Depuis ses débuts, la Fondation Surgir soutient des programmes de lutte contre les violences de genre dans différents pays du monde. Nous expliquons ici notre démarche et notre engagement à travers nos partenariats à l’international.

Hélène Delomez avec les membres du Club des Jeunes Filles Leader de Guinée en décembre 2024.
Qu’est-ce qui motive Surgir à s’investir dans la solidarité internationale ?
Au niveau international, Surgir soutient les mouvements féministes de lutte contre les violences de genre. En tant qu’organisation membre de la FEDEVACO (la Fédération vaudoise de Coopération), nous appuyons les organisations féministes dans la lutte contre les violences et pour la protection des victimes dans plusieurs pays et militons pour une égalité de genre partout dans le monde.
En tant qu’organisation féministe, nous considérons que les enjeux de l’égalité et de la lutte contre les violences de genre relèvent de dynamiques de pouvoir similaires partout dans le monde. Nous nous sentons solidaires des mouvements de femmes qui luttent contre les violences quel que soit le pays ou le contexte social, culturel ou politique dans lequel s’ancrent les violences.
Néanmoins, dans certains pays, les organisations féministes sont peu financées voire, sont parfois criminalisées pour le travail et les valeurs qu’elles portent. Leur rôle est pourtant crucial, à la fois pour accompagner les victimes et pour transformer en profondeur les normes et comportements.
Sur quelle base se construisent les partenariats ?
Nous croyons aux partenariats durables. L’égalité est un combat de longue haleine, et les changements nécessitent du temps. C’est pourquoi nous établissons des collaborations sur plusieurs années, permettant aux organisations partenaires d’envisager des évolutions au-delà des contraintes de financement à court terme.
Pour initier un nouveau partenariat, nous avons mis en place une grille de critères. Nous veillons à ce que nos objectifs et valeurs soient alignés, nous étudions la gouvernance de la structure, la place des femmes et des minorités de genre dans les instances décisionnelles, ainsi que la pertinence des projets et des approches.
Nos échanges sont réguliers et transparents. Nous partageons nos attentes et difficultés, construisant ainsi des relations fondées sur la confiance et la sororité.
Quel est le rôle de Surgir et que nous apportent nos partenariats ?
Le rôle de Surgir est d’abord financier. Nous utilisons notre position géographique privilégiée pour rechercher auprès de bailleurs publics et privés, des financements pour soutenir l’action des organisations féministes. Pour nous, la solidarité internationale consiste à redistribuer – à notre échelle – les ressources mondiales et à lutter contre les inégalités issues d’une domination et d’une exploitation inégale des richesses.
Surgir joue également un rôle de porte-voix, afin de faire connaitre et de sensibiliser la population suisse aux enjeux des droits humains, du combat féministe dans le monde et de la lutte contre les violences. Nous sensibilisons la population aux enjeux des droits humains, du féminisme et de la lutte contre les violences de genre. Nous mettons en lumière les obstacles auxquels nos partenaires sont confrontés et plaidons pour un soutien accru aux mouvements engagés pour l’égalité.
Enfin, ces partenariats sont une formidable opportunité d’apprentissage mutuel. Nous menons conjointement des réflexions sur les approches méthodologiques et sur une gouvernance associative féministe. Par exemple, en Guinée nous avons pris part aux discussions sur les enjeux de l’institutionnalisation et de professionnalisation du mouvement de jeunes filles leaders de Guinée à la lumière des attentes des potentiels bailleurs de fonds. Tandis que la mise en place de leur programme « masculinité positive » a largement inspiré Surgir à s’engager sur la question des masculinités en Suisse.
Dans cette période de profonde remise en question de la solidarité internationale, il nous semble d’autant plus essentiel de continuer à soutenir les mouvements féministes dans le monde.
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